Dominic Lussier aurait certainement souhaité plus de clarté à l’approche de la saison de courses 2021 sur ses pistes de l’Autodrome Granby et du RPM Speedway. Toutefois, les mesures sanitaires étant ce qu’elles sont présentement au Québec, il est bien difficile de prévoir quand la compétition pourra reprendre sur nos circuits.
De passage dans l’émission Cette Semaine aux Courses lundi soir, le propriétaire des deux circuits ne se berçait pas d’illusions. Il ne s’attend pas à ce qu’on retourne aux courses très prochainement et la patience doit être de mise.
« La déception que j’ai, c’est que nous avions un beau calendrier tout prêt à être présenté autant au RPM qu’à l’Autodrome Granby. Quand le gouvernement a annoncé qu’il n’y aurait à peu près pas d’amoindrissement des mesures surtout au niveau du couvre-feu, ça nous enlève bien des possibilités. »
Autre facteur de frustration, l’absence de clarté dans les mesures sanitaires par région. Il semble que chaque département de la santé publique se renvoie la balle, et que les corps policiers ne souhaient pas trop s’en mêler. À Drummondville, le promoteur Yan Bussière a pu présenter des pratiques à deux reprises le week-end dernier alors que Lussier ne peut pas présenter pareil exercice pour l’instant sur ses deux circuits.
« C’est un élément qui me fâche un peu, a soulevé Lussier. C’est très difficile de parler à la police de Granby ou bien à la SQ de Saint-Hyacinthe (dont le territoire dessert la piste de Saint-Marcel) pour avoir des lignes claires sur ce qu’on peut faire, et ce qu’on ne peut pas faire. Je me rends compte qu’il y a des activités organisées un peu partout et comme nous ne sommes pas un sport fédéré, on nous met tous dans le même bateau. C’est vraiment l’aspect qui me rend le moins à l’aise présentement. »
Lussier constate que les discussions avec les instances de la santé publique du Québec sont plus difficiles à avoir cette année, comparativement à ce qu’il a vécu l’an dernier.
« Yan et moi avons eu l’occasion de transmettre notre plan à la santé publique via courriel. Ce qu’on nous répond, c’est que ce n’est pas à la santé publique d’interpréter le décret, ni de faire de recommandations ou d’approuver un plan qu’on cherche à mettre en place et qu’on veut faire valider. Ce que je ressens, c’est que personne ne veut se commettre. C’est à ce moment que j’ai fait appel aux différents corps policiers, et encore là, personne n’est très bavard. Pour l’instant, il y a beaucoup de travail qui est fait sans obtenir de réponses. »
Malgré tout, Dominic Lussier s’attend à pouvoir repartir la machine des courses tôt au tard au cours des prochaines semaines ou prochains mois. Bien que la saison 2020 était imparfaite avec l’absence de spectateurs pour la grande majorité des événements présentés au Québec, au moins les pilotes étaient au rendez-vous. Le promoteur du RPM Speedway et de l’Autodrome Granby a tenu à remercier chaleureusement les équipes qui ont accepté de payer un prix majoré à l’entrée et accepter des bourses réduites pour pouvoir courir en temps de pandémie.
« C’est sûr que pour nous, de faire des courses sans notre écosystème habituel normal avec des spectateurs et des revenus corporatif, c’est pas mal moins intéressant. Je suis bien placé pour savoir ce que ça coûte une auto de courses, et Yan aussi. On connaît bien l’autre côté de la médaille du côté des pilotes qui doivent payer plus cher pour courir et avoir des bourses un petit peu amoindries. On aura encore un autre été à devoir s’ajuster. »
Et au sujet de ces ajustements, Lussier propose différents scénarios à la suite de discussions avec son homologue de Drummondville. La situation est différente cette année puisque Yan Bussière est prêt à présenter des courses, ce qui n’était pas le cas en mai dernier alors que des travaux majeurs étaient réalisés à l’Autodrome Drummond. Pour cette raison, chaque promoteur devra sûrement mettre de l’eau dans son vin et travailler de concert encore davantage.
« On suit la situation de semaines en semaines, mais je peux vous dire qu’après discussions avec Yan, si on en vient à un consensus qu’on peut présenter deux événements par fin de semaine, est-ce qu’on pourrait décider de séparer les classes pour que chacune d’entre elles puissent avoir leur part du gâteau et courir à chaque semaine? On a 8 ou 9 classes actives sur terre battue au Québec en incluant les séries touring alors il y a sûrement moyen de travailler avec ça. Le message que je veux passer aux équipes, c’est qu’on est conscients des efforts qui ont été fait l’an passé et on veut apprendre de tout ça pour trouver la meilleure solution possible. »
Une chose est certaine, l’homme d’affaires ne s’attend pas à une diminution du nombre de voitures à chacun de ses événements. L’arrivée de DRIVR Académie a insufflé une nouvelle dose d’énergie en classe Sportsman avec la vente d’une douzaine de voitures appelées à faire leurs débuts en 2021. Chez les pilotes actifs, rares ont été ceux qui ont annoncé leur intention de ne pas aller aux courses cet été.
« Je disais souvent aux pilotes l’an passé que si je sentais que l’intérêt diminuait au fil de la saison, que nous allions diminuer le rythme de nos événements. Ce n’est pas ce qui est arrivé avec des puits plus que pleins autant à Granby qu’à Drummond, et j’inclus aussi Cornwall en Ontario. Nous avons malgré tout une industrie en santé, avec un nombre croissant de voitures dans la majorité des classes. Je suis vraiment content de tout ça et si nous pouvons faire des courses à partir du mois de juillet, je suis convaincu que les pilotes seront au rendez-vous et qu’on sera prêts à les accueillir. »