C’était un mardi matin en attendant l’arrivée de mes autres collègues des Gars de Courses que mes partenaires de voyage et moi avons eu le privilège de visiter l’intérieur des installations de Hendrick Motorsports Engine.
Après avoir visité le musée Hendrick, l’un de mes partenaires de voyage, Gino Potvin, m’a indiqué qu’il avait demandé à rencontrer un ami de longue date, le Québécois Andrew Ossowski. C’est à ce moment-là qu’une voix francophone s’est fait entendre au loin pour nous saluer, un fait peu courant ces derniers jours sur le sol américain. Andrew nous a alors expliqué son histoire et son emploi au sein d’Hendrick Motorsports Engine, où il travaille en tant qu’assembleur dans le département moteur depuis 2000, sous la direction de Rick Hendrick.
Il nous a ensuite permis d’entrer dans les installations en précisant qu’évidemment, aucune photo ne pouvait être prise dans ces locaux.
La première partie de notre visite s’est déroulée dans la section consacrée au développement et à l’usinage des pièces moteur. Andrew nous a expliqué que chaque pièce installée sur le moteur est conçue en interne, à l’exception des alternateurs provenant de la compagnie Bosch. Cependant, Hendrick Motorsports Engine a repensé la cage des alternateurs car elle avait tendance à se briser. Même les boulons sont conçus sur place, dans le but d’optimiser les performances en réduisant au maximum le poids.
Après la phase d’usinage des pièces, Andrew nous a conduit à la partie consacrée à la conception des moteurs. Hendrick Motorsports Engine gère plus de 200 moteurs à elle seule. Lors de notre visite, plus de 12 blocs moteurs étaient alignés, prêts à être assemblés. Chaque moteur est assemblé pièce par pièce dans les différents départements, avant de passer sur le dynamomètre. Andrew nous a expliqué qu’un moteur utilisé en classe Nascar Cup doit avoir effectué un minimum de deux courses avant de pouvoir être réassemblé. Pendant la saison, NASCAR appose un sceau sur chaque moteur après la seconde épreuve, qui ne peut être retiré qu’à ce moment-là. D’ailleurs, pour la dernière épreuve de la saison qui se déroulait le week-end dernier en Arizona, les équipes en lice pour le titre (5-12-20-24) devaivent utiliser un moteur ayant déjà participé à une course.
Ensuite, Andrew nous a mentionné que Hendrick Motorsports Engine loue ses moteurs à différentes équipes. La collaboration entre Richard Childress Racing et Hendrick Motorsports, initiée il y a trois ans, a été demandée par GM afin de réduire les coûts au sein de ces deux équipes de pointe, regroupant les développements des moteurs chez Hendrick Motorsports Engine. Les améliorations apportées par RCR ont été combinées à celles développées chez Hendrick.
Andrew nous a également expliqué que, suite aux nouveaux règlements sur les châssis, Hendrick ne peut plus concevoir ses propres châssis. Ces derniers sont désormais achetés chez le revendeur Chevrolet puis assemblés avec les pièces. Seules la motorisation et les suspensions peuvent être modifiées sur les voitures. C’est pourquoi elles sont poussées à la limite pour obtenir les meilleures performances possibles.
Alors que nous étions tous fascinés par la découverte des rouages de Hendrick Motorsports Engine, plusieurs questions nous sont venues à l’esprit. Tout d’abord, en entrant, Andrew s’est excusé car les lieux étaient sales. Honnêtement, pour lui, quelques traces sur le sol constituaient une saleté mineure. Quiconque aurait pu s’asseoir et manger par terre sans problème. Nous lui avons demandé pourquoi les installations étaient toujours si propres. Sa réponse : « M. Hendrick vient ce mercredi et jeudi pour une visite avec des invités. » Il tenait donc à ce que tout soit impeccable.
Selon Andrew, dans ce travail, viser l’excellence signifie avoir les meilleures installations, les meilleures conditions de travail, une préoccupation constante pour les performances, etc. Il faut être le meilleur dans tous les aspects car la moindre erreur peut tout changer. Cela m’a rappelé une phrase du défunt Serge Desjardins : “Pour être le meilleur, chaque personne est importante, du pilote à celui qui passe le balai dans le garage.” Avant même que je puisse finir ma pensée, Andrew a souligné l’importance de chacun, même du technicien qui installe les luminaires au plafond. « Si la lumière est mal installée et qu’un défaut passe inaperçu par la personne travaillant dans cet espace, ce moteur peut être intégré à une voiture et causer une panne en course. » Cela souligne comment une simple défaillance non détectée à cause d’un problème d’éclairage peut coûter une course à une équipe.
Pour moi, amateur de courses, cette visite a été extrêmement enrichissante. C’était un rêve d’enfant que je suis fier d’avoir réalisé!
5 commentaires
Très bon article
Thank you so much!
Thank you so much!
Thanks for thr great article!
Thank you so much!