Les fans de courses sur terre-battue et j’inclus Les Gars de Courses là-dedans oublient souvent à quel point le calibre de pilotes sur nos circuits est élevé. Nous sommes chanceux d’avoir des pelotons aussi nombreux et aussi relevés à chaque semaine.
Prenons par exemple la dernière course de la saison chez les Modifiés la semaine dernière à l’Autodrome Granby. 19 des 28 pilotes en piste avaient déjà remporté une victoire en Modifié. De ce nombre, 9 ont déjà été champion chez les Modifiés et 3 autres l’ont été uniquement chez les Sportsman. C’est incroyable à quel point le calibre est fort et surtout à quel point les équipements sont à la fine pointe. Sans nommer de pistes, je vous invite à aller voir les résultats d’autres circuits au sud de la frontière et vous constaterez rapidement que quand on dépasse le top 5 et même le top 3 au classement, la différence de talent est immense.
Cette compétition rend encore plus incroyable ce que David Hébert et François Bernier ont réalisé à l’Autodrome Granby. Dans un peloton aussi compétitif année après année, ces 2 pilotes ont réussi à aller chercher 6 et 5 championnats respectivement. David Hébert vient tout juste d’aller mettre la main sur un 6e titre et Steve Bernard nous faisait remarquer que Serge Desjardins avait également son mot à dire dans ces 6 championnats et il n’a pas tort. Les 2 se complètent et cette complicité fait que le ONE est toujours à surveiller. Une autre statistique impressionnante pour Hébert est le nombre d’années qui séparent ses championnats. Son premier a été gagné en 2004 et il en a gagné un autre cette saison. Cela montre la capacité de l’équipe ONE et de David a demeurer compétitifs année après année. On doit également souligner les championnats remportés à bord de la voiture de Clément Henri en 2004 et celui gagné dans la voiture 37 de Paul St-Sauveur en 2014.
Pour François Bernier, ce qui est vraiment impressionnant est le fait que ses 5 titres ont été remportés sur une période de 11 ans. On parle d’une décennie incroyable et que dire de ses 3 championnats consécutifs en 2011, 2012, 2013. Le championnat de l’Autodrome Granby revient toujours comme celui qui est le plus difficile à gagner auprès des pilotes dû au calibre du peloton et à la complexité d’exceller sur le circuit. D’être aussi victorieux dans des années où la plupart des pilotes ont de l’équipement de qualité est un exploit. Un gros travail d’équipe et du pilote.
Ce qui est vraiment plaisant au niveau du peloton québécois c’est qu’il continue de se réinventer. Vrai que les Hébert, Clair, Brouillard, Bussière et St-Sauveur sont là depuis longtemps et continuent de tirer leur épingle du jeu mais on voit de nouvelles générations arriver. Les Bernard, Parent, Corriveau, Gougeon, Therrien, Boisvert, Desjardins, Pelletier, Bernier et plusieurs autres font partie de la seconde vague de pilotes qui aspirent à la victoire. Finalement, il y a les Even Racine, Jérémy Roy et tous les pilotes qui excellent en Sportsman qui monteront un jour en Modifié qui nous assure d’un peloton garni et fort compétitif pour plusieurs années encore.
Rares sont les pistes qui savent d’avance que de jeunes pilotes vont assurément monter en Modifié un jour et surtout le feront dans du bon équipement et ils pourront rapidement se mesurer aux vétérans. Il faut être fier de notre industrie qui est en santé malgré toutes les embûches auxquelles elle doit faire face. Les Québécois sont fiers et veulent performer.
Cette saison, les promoteurs ont décidé d’y aller avec une formule canadienne pour les Gros Blocs. Évidemment, le fait que les frontières soient fermées ont encouragé les dirigeants à prendre cette avenue mais les pilotes canadiens ont offert tout un spectacle. Vrai qu’on avait pas les vedettes de la série DIRTcar en piste mais nos pilotes ont prouvé qu’ils étaient en mesure d’alimenter le spectacle. Il ne suffit que de lire les réseaux sociaux après les courses pour constater que les amateurs ont grandement apprécié le spectacle et ils ont démontré que la formule leur plaisait quand même en remplissant les gradins. La formule 75 tours sur le vert au lieu des 100 tours où 50 se font sur le jaune est un gros plus également.
Je suis le premier à vouloir aller voir les gros shows de l’autre côté de la frontière mais je dois vous avouer que, sans être chauvin, nos pilotes nous offrent un produit de très grande qualité qui n’a rien à enlever à ce qui se fait ailleurs. Je suis fier des pilotes qui nous donnent un spectacle semaine après semaine. Les Autodromes mettent le paquet au niveau du spectacle hors piste et il faut aller visiter d’autres pistes pour se rendre compte à quel point c’est archaïque ailleurs. Soyons fiers de nos pilotes, de nos pistes et de notre sport. Parce qu’ils le méritent et surtout parce qu’on a de quoi être fier.