Je me souviens
Les courses de série avec la venue des Américains ont toujours suscité beaucoup d’intérêt chez les amateurs québécois. C’est un peu pour nous, comme voir les vedettes de notre ‘ligue nationale’ débarquer en ville. Tel que mentionné dans une chronique antérieure, j’avais tenté ma chance auprès de Glenn Donnelly, Président de DIRT Motorsports, pour obtenir une course de série classe Modifié au Québec. À l’automne de 1977 il accepte de nous accorder 2 courses. La première course se tiendra à l’Autodrome Drummond alors que le lendemain ça aura lieu à l’Autodrome St-Grégoire, avec une date de pluie le troisième jour s’il y a lieu. Tel qu’entendu, ces courses ne feront pas partie du fonds de points de la série mais chacun des gagnants se verra offrir une position garantie lors de la classique de Syracuse. De plus, par la même occasion Glenn m’a offert un poste d’officiel sur la mythique piste de 1 mille du New York State Fairground de Syracuse. J’y serai durant 33 ans à titre de signaleur de coin, signaleur en chef (1990), directeur de courses et directeur technique (2008/2009).
Dépassés par les événements
Nous sommes au mois de juin 1978 et le premier événement de ce moment historique doit avoir lieu à l’Autodrome Drummond. Cependant, dame nature fera en sorte que cette course sera cancellée pour cause de pluie et c’est l’Autodrome St-Grégoire qui sera l’hôte de cette grande première. Avant toute chose, nous devons souligner le fait que l’Autodrome Drummond était considéré comme la maison mère face à l’Autodrome St-Grégoire. En terme populaire Drummond était la vache à lait et St-Grégoire le veau. Sans l’une, l’autre n’aurait probablement pas existée. Également, l’Autodrome St-Grégoire opérant le dimanche soir, elle a toujours eu un nombre de voitures restreint comparativement à l’Autodrome Drummond. Exemple, les Modifiés était généralement au nombre de 7 ou 8 et rarement dépassant 10 voitures, mais voici que lors de cette première rencontre internationale, 51 voitures se sont présentées. Certains diraient que c’est extraordinaire, mais pour nous c’était presque la panique. Comment faire face à cette situation sans perdre la face. Nos habitudes courantes étaient : 3 classes d’autos, 6 petites courses de 6 tours chacun suivies de 3 finales dont celle des Mod étant de 15 tours. Chacune de ces courses avec positions de départ inversées de la semaine précédente.
Présentement, dans les puits nous avons bon nombre de grandes vedettes déjà établies dans ce sport qui sont venues de plusieurs états américains. On peut mentionner les Cagle, Pauch, Brightbill, Horton, Kreits, Lotier, Treichler, Lazarro, Lape, Johnson (Jack, Alan, Danny), Hearn, etc, etc, etc. Ils sont tous des habitués de courses longue distance et plusieurs sont des champions. Pour nous, « la marche est haute », on n’aura pas une 2ième chance de faire une bonne 1ière impression… Avions-nous vu trop grand?
Le moins que je puisse dire, va falloir innover !
La course
J’ai tenté de mettre à profit le nombre de visites que j’avais déjà fait aux USA et même si je n’étais que le signaleur en chef, je propose à Jacques (Lambert) de prendre le « lead » de l’événement. Il faut dire qu’à l’époque dans notre environnement, le poste de directeur de courses n’existait pas. Je propose également un tirage au sort pour déterminer les positions de départ en qualification, 4 qualifications, 2 consolations et tout ceci pour en arriver à 30 qualifiés pour le premier O’Keefe International 100. Nous savions que nous n’avions pas droit à l’erreur sinon, cette première visite des Américains chez nous serait la dernière pour un bon bout de temps.
Maintenant la question est : Le marquage des positions comment allons-nous nous en tirer? Il ne faut pas oublier que nous sommes plus de 25 ans avant le système de marquage électronique AMB. Réal Buisson, notre marqueur en chef, était excellent mais peu expérimenté dans ce genre d’épreuve. Trente voitures pour 100 tours de piste, certains auraient paniqué à moins. Heureusement tout s’est bien passé même si Réal a pris plus d’une heure pour produire la liste des positions finales, il n’y eu pas de contestation…
Prise 2, le lendemain soir à l’Autodrome Drummond et fort de cette première expérience réussie avec succès, nous étions plus à l’aise pour la suite des choses prévue pour le lendemain. En fait tout s’est passé pour le mieux. Nous pouvions dire que nous avions passé le test. La roue était partie et elle ne s’arrêtera pas jusqu’à ce jour. Je n’ai pas souvenance qui a gagné cette première à l’Autodrome St-Grégoire mais à Drummond le lendemain, ce fut l’affaire de Kenny Brightbill de Sinking Spring PA.
De nos jours, on peut affirmer que c’est quasi une domination totale des coureurs de l’état de New York. Par contre Ça n’a pas toujours été le cas. À cette époque, la pensée générale était que le New Jersey et la Pennsylvanie avaient 3 ans d’avance sur l’état de New York, alors que ces derniers avaient 3 ans d’avance sur nous.
Dans un prochain épisode on verra que les choses ont changé, nos valeureux pilotes québécois ont commencé à prendre leur place de façon respectable. À la prochaine pour Les courses de série DIRT (suite).