Arrivées tardives
Il fut une époque où les supers vedettes en classe Modifié étaient peu nombreuses. C’était le cas fin des années 70, début 80 à l’Autodrome Drummond. De ceux-ci, on peut mentionner les Gatien, Guilder, Quenneville et le favori de la foule Jacques Lalancette. Lorsque ce dernier brillait par son absence, on pouvait sentir la déception de bon nombre des spectateurs présents. Le programme de courses étant commencé, combien de fois avons-nous vu Jacques faire une entrée théâtrale dans une arrivée soudaine, la moitié de l’estrade se levant d’un seul coup pour témoigner de son agréable surprise? Monsieur spectaculaire sera présent ce soir.
Les Québécois sont accueillants
Il est connu de tous que le peuple québécois est accueillant. Pour en témoigner, nous sommes en 1980 et nous recevons les coureurs vedettes américains en vue du O’Keefe International 100. Plusieurs d’entre eux sont déjà sur la route depuis plusieurs semaines « non-stop ». Ma fille Christine, alors étudiante en coiffure, offre ses service pour une coupe de cheveux aux membres de l’équipe State Wide #3 de Jimmy Horton, geste fort apprécié par plusieurs d’entre eux.
Monsieur Gilbert… Signaleur d’un soir
À une époque, j’étais des plus occupés comme signaleur. En plus de l’être sur une base hebdomadaire à Sorel, Drummond et St-Grégoire, il y avait Sanair de façon occasionnelle. Lors d’une de ces courses d’après-midi de Nascar Nord à St-Pie de Bagot, Paul Demers et moi devons également être à St-Grégoire pour une course du dimanche soir. Notre course de Sanair s’éternise et il est évident que nous serons en retard à St-Grégoire. Nous sommes bien avant le cellulaire et dans l’impossibilité de communiquer avec le promoteur Gilles Lacroix de notre arrivée tardive. Il est près de 20h00 et Gilles étant devant l’évidence qu’il n’avait pas de signaleur, demande à Monsieur Gilbert, un chic bonhomme normalement préposé à la fausse grille, de bien vouloir agir en tant que signaleur. On se met alors à amasser divers items pouvant composer un semblant de drapeaux de courses. Un gilet VERT, une chemise JAUNE, une guenille ROUGE, un t-shirt BLANC, un coussin quadrillé NOIR & BLANC… Il faisait chaud et inutile de dire que Monsieur Gilbert fut des plus heureux de constater notre arrivée vers 20h15.
Merv, on te cherche….
Nous sommes dans les puits à l’Autodrome Drummond en vue d’une course de 100 tours de la série Schaefer et on s’apprête à faire le « meeting » d’avant course. Les membres de l’une des équipes nous rendant visite sont dans tous leurs états. Il manque un pilote vedette. On a beau le chercher partout, il est introuvable. La dernière fois qu’on l’a vu, c’est sur le bord de la piscine de l’hôtel Universel. Il n’y est plus et pas plus dans sa chambre. On le cherche, on l’appelle et c’est alors qu’il apparait dans la fenêtre d’une chambre qui n’est pas la sienne. Il semble que, n’ayant pas la clef de sa chambre, il soit entré dans la chambre d’à côté de la sienne en passant par la fenêtre donnant sur la piscine. Le temps presse et n’ayant pas de temps à perdre, il se dirige vers la piste subito presto et il arrive à temps pour sa qualification. Tout ceci est une histoire vraie, mais vous nous permettrez de taire son nom pour des raisons de confidentialité. Cependant, j’aimerais ajouter qu’il fut un grand champion…. de Syracuse en autre!
On a évité le pire
Nous sommes au début des années 80 mon frère Richard ayant gradué en Récent Modèle, c’est notre jeune frère Christian qui prend la relève au volant du #76 en classe Limité. Un certain soir à l’Autodrome St-Grégoire, ce dernier est victime du pire accident de sa carrière. Impliqué dans un carambolage à la sortie du virage #4, son bolide en perdition a fait de multiples tonneaux. L’impact fut d’une telle violence que même le moteur sortit de ses encrages et se retrouva plusieurs mètres plus loin. D’une perte totale, Christian a pu tout de même sortir de l’habitacle un peu secoué mais sans blessure. Suite à cet incident et témoin de la scène un ami et supporteur de l’équipe fit une déclaration haute en couleur : La cage était bonne, le singe en est sorti OK…
Une déclaration coup de poing
En 1976 lors de la première véritable confrontation Canada/USA présentée à l’Autodrome Drummond de Drummondville, nous avons reçu la visite d’une sommité de la terre battue en la personne de Will Cagle. Vainqueur non seulement à Langhorne en 1966, Will Cagle un professionnel de la course automobile originaire de Floride, surnommé ‘The Tampa Terror’, avait fait la pluie et le beau temps sur tous les circuits réputés de l’époque. À l’époque à l’Autodrome Drummond des départs par qualifications, ça nous était inconnu et Will ayant été absent la semaine d’avant, il dut partir de la dernière position. Cet handicap ne l’empêcha pas de remporter l’épreuve de 50 tours au programme ce jour-là et il fut couronné champion du Canada/USA. Après la course, on me demanda de faire une brève entrevue avec lui. En fait ce fut bref, ma première (et dernière) intervention a été… Comment fut ta course Will? Lui de me répondre ceci : « Facile, je les ai laissé aller…, un dans le fossé…, un carambolage, un autre dans une perte de contrôle, en fait je n’ai dépassé personne ». Il continua en me disant : « Vois-tu, pour la plupart leur contrôle part des pieds vers le cerveau » (il était accompagné du geste en me disant ces paroles) « Alors que ça devrait être l’inverse soit du cerveau vers les pieds ».
C’était Willy Will Cagle un gars un peu fendant et particulier. Fait relativement unique, son seul membre d’équipe était souvent sa femme Barbara. Il a tout gagné sauf…. Syracuse.
Plus tard, nous deviendrons tout de même de grands amis.
Un promoteur en perte de contrôle
Vers le milieu des années 70, Paul Demers, le promoteur de Drummond Gilles Lacroix et moi-même sommes à Daytona Beach en vue du Daytona 500. Un certain après-midi alors que nous sommes sur la plage, qui s’arrête en passant? Ray Sitterly, un coureur américain régulier à Drummond à l’époque. Sans perdre un instant, il nous informe qu’il s’est monté une voiture en vue du Permatex 300 et qu’il est en manque de membres d’équipe. Sans faire ni un ni deux, on se porte tous volontaires. Le samedi après un bref meeting, nous sommes fin prêts… Ray nous avait bien averti qu’après un arrêt aux puits, nous devions l’aider à quitter les puits avec une poussée dans le but de sauver l’embrayage. Lors du premier « Pit Stop », on s’installe derrière et alors que Ray démarre sec, sans avertissement, Gilles qui fut pris par surprise tomba à plat ventre de tout son long, sur l’allée du « Pit Road », alors que d’autres voitures entre aux puits à presque 150 km/h à quelques centimètres de lui, qui peine à se relever… malgré l’urgence de la situation. Avec toute la bonhomie qu’on lui connaissait, Gilles n’en tenu pas rigueur. On en a parlé longtemps.