Quand on entend ou qu’on lis les messages venant de la piste de Cornwall, cela vient toujours de « La famille Lavergne ». Si plusieurs pensent que cela se limite à Raymond et Jacques, je peux vous garantir que ce n’est pas tout à fait exact. Aux côtés de ces deux hommes se trouvent plusieurs femmes. Claudette, Claudie, Julie, Brigitte et Cassidy font toutes partie de la famille Lavergne, et elles ont gentiment accepté de me parler afin de faire connaître leurs rôles respectifs aux lecteurs et lectrices des Gars de Courses.
Tout d’abord, une petite introduction rapide…. Lorsque la famille a acheté la piste en 2014, Raymond et Jacques ont approché Claudette (épouse de Jacques) pour prendre en main l’administration et la tenue de livres de la piste. C’était un choix judicieux car Claudette avait de l’expérience dans le domaine de la tenue de livre, elle qui travaillait auparavant pour BDO Canada. Cependant, les deux emplois étaient incompatibles à être occupés conjointement puisque le travail à la piste exigeait entre 12 et 13 heures de travail par jour. Claudette a donc choisi de quitter BDO et de se concentrer à temps plein à ses nouvelles tâches à la piste, ce qui, j’en suis certain, a facilité de beaucoup la tâche pour Raymond et Jacques, car ils avaient une employée de confiance dans ce rôle on ne peut plus important. Avec le temps, Claudie (fille de Raymond) a pris le relais pour s’occuper de l’administration, sans pour autant que Claudette quitte, cette dernière continuant de s’occuper du côté finances.
Mais la piste n’est pas la seule chose qu’il y a à gérer, il y a aussi les cantines. Quand la famille a pris la piste en charge, c’est Brigitte (fille cadette de Jacques et Claudette) qui était celle en charge de cela, avant de devenir maman à temps plein sans pour autant abandonner la piste car elle est toujours prête à venir donner un coup de main quand il y a une demande dans un certain domaine. Aujourd’hui, c’est Julie (fille aînée de Jacques et Claudette) qui a le rôle de gérer les cantines. Julie a gravi les échelons, travaillant d’abord au South Side BBQ (disparu depuis), et a par la suite obtenu un emploi permanent qui lui a donné des tâches telles s’occuper de la billetterie, du service à la clientèle, de la gestion des employés, de la distribution des billets, de l’entretien des terrains, de ramasser les déchets ainsi que s’occuper de la maintenance.
Un attrait populaire de la piste aujourd’hui est le « Finish Line » pub, où les spectateurs ont la chance de voir Cassidy (bru de Jacques et Claudette) qui est aussi très populaire lorsqu’elle fait la tournée des gradins pour vendre ses bières!
Au cours de l’article qui suit, je vais essayer de vous présenter du mieux que je peux ces femmes avec qui j’ai le bonheur de travailler et qui sont, chacune à leur façon, des atouts pour la piste.
Depuis que j’ai commencé à écrire sur les personnalités de course, je suis habitué à entendre des histoires où le monde des courses a toujours fait partie de la vie des personnes à qui je parle. Je ne tiens plus le compte de personnes qui m’ont dit avoir assisté à leur première course avant même leur premier anniversaire, sans jamais quitter les pistes depuis.
On dit souvent qu’il ne faut jamais assumer quoi que ce soit, et j’ai ici un bon exemple. Ici, personne à part Claudie avait un réel intérêt pour les courses avant de travailler à la piste. Mais Claudie avait une véritable passion. Elle me dit avoir baigné dans le monde des courses depuis son tout jeune âge, en me disant que cela était également une passion de jeunesse pour son père qui lui a définitivement transmis. Quand elle me parle du gaz, j’ai déjà l’adrénaline qui coule dans mes veines. C’est difficile à décrire pour ceux qui ne sont jamais allés sur une piste, mais la simple odeur d’essence est tellement magique pour la plupart des passionnés…. Bref, la passion est très visible chez Claudie, qui attribue aussi l’aspect social et le spectacle parmi les éléments qui ont formé sa passion.
Le rôle de Claudie à la piste a aussi évolué au fil du temps. D’abord affectée à la billetterie pendant 3 ans, elle est ensuite passée à la gestion des cantines pour un autre 3 ans, avant de finalement s’occuper de l’administration, ce qu’elle fait avec brio. En fait, je suis convaincu que le rôle qu’occupe actuellement Claudie est définitivement sous-évalué. Si Raymond Lavergne est la figure qu’on voit habituellement lorsqu’il est question du Cornwall Speedway, je n’ai aucun doute que ce dernier aurait beaucoup de difficulté à faire son travail sans l’apport inestimable de sa fille. Quand j’ai commencé à travailler à la piste, je recevais souvent des questions d’un peu tout le monde, et mon premier réflexe était de toujours demander à Raymond lorsque je ne savais pas la réponse. Et presque toujours, Raymond me répondait « Je sais pas, demande à Claudie… » Je me suis vite rendu compte que Claudie était indispensable. Moi qui ai le privilège de travailler avec elle, je réalise qu’elle a à la fois une maturité pour gérer une entreprise de main de maître, mais aussi une sensibilité pour être à l’écoute des employés, des équipes de course ainsi que des spectateurs.
Il ne faut pas croire cependant que le travail est facile. Claudette et Claudie m’expliquent toutes les deux qu’elles ont eu de l’aide pour faire leurs débuts dans ce rôle…. En ce qui concerne Claudette, elle donne le crédit à Carole Flanigan, fille de l’ancien propriétaire Ron Morin, pour lui avoir tout appris de A à Z en un temps record. Claudette avoue avoir été très stressée les dimanches au tout début puisqu’elle devait tout apprendre vite, mais ajoute avoir beaucoup apprécié que tous les membres de sa famille travaillaient à la piste car tout le monde pouvait s’entraider. Je peux confirmer que l’entraide a toujours été une qualité de tous les membres de la famille Lavergne. Ils sont toujours prêts à aider, même ceux qui ne sont pas dans la famille!
Si Claudette a reçu de l’aide à son arrivée, j’ai vite réalisé qu’elle a aussi beaucoup aidé les autres par la suite. Claudie, Julie et Brigitte me mentionnent toutes comment Claudette les a aidées toutes les 3 dans leurs rôles respectifs. Cassidy me mentionne pour sa part que ce qui l’a beaucoup aidée est d’avoir travaillé dans un fast-food lorsqu’elle était adolescente, ce qui lui a permis d’apprendre à travailler en équipe, gérer l’argent et offrir un bon service à la clientèle.
Une chose que je remarque est que chacune est en mesure de trouver des points positifs dans son travail. Brigitte me mentionne la gestion et le service à la clientèle comme les deux domaines qu’elle aime particulièrement dans son travail à la piste. Pour sa part, Claudie me dit apprécier les soirées de course, mais aussi ses collègues de travail ainsi que la flexibilité de son travail, dans laquelle elle peut travailler autant de la piste que de chez elle selon les jours et les circonstances, elle qui partage également son temps de travail avec l’autre entreprise de la famille, la ferme Rocky Hill Farm, de St.Albert. Justement, l’aspect familial est l’aspect préféré de Julie dans son travail, elle qui ajoute que la famille est toute très proche, donc elle aime particulièrement travailler avec eux. Cassidy mentionne aimer de son travail au bar que cela est très différent de son travail sur semaine (travailleuse sociale), en plus du fait que cela lui permet de socialiser avec les gens. Pour Claudette, elle m’a dit avoir beaucoup aimé les réunions annuelles avec DirtCar qui lui ont entre autres aidé à apprendre comment fonctionne le roulement d’une piste de course ainsi que les différentes séries. Et elle me dit aussi adoré le côté financier et la tenue de livres, puis me revient pour me dire avoir aussi particulièrement apprécié le moment où elle est allé chercher le prix de promoteur de l’année DirtCar en 2015, ou elle a alors pensé a sa famille qui a travaillé si fort et méritait amplement de trophé.
Comme je m’entretiens ici avec des femmes, je voulais profiter de l’occasion pour leur demander si elles trouvaient que les femmes avaient plus de défis que les hommes quand vient le temps de travailler aux courses.
Brigitte commence par me dire que derrière les 2 hommes biens en vue à la piste, il se cache 7-8 femmes dans l’organisation! Elle ajoute par la suite qu’en tant que jeune entrepreneure féminine (Aventures Ahoy!), elle sent que les femmes sont beaucoup moins prises au sérieux que les hommes. Claudette ajoute qu’il y a en effet des défis, mais que le fait de travailler avec des hommes les aide sur ce côté là. Pour sa part, Julie indique que bien qu’elle croit que les hommes ont toujours une avance sur les femmes, elle ne considère pas que le fait d’être une femme qui travaille à la piste est un grand défi.
Si j’ai parlé jusqu’à date du rôle de chacune par rapport à la piste, je voulais pouvoir vous présenter ces femmes sous un autre œil. Ont-elles des intérêts ou passions spécifiques en dehors de la piste? Voici les réponses que j’ai reçues:
Pour Brigitte et Claudie, la vie de famille est là première chose que chacune me mentionne. Pour Brigitte, sa famille constitue son mari et ses filles de 3 et 5 ans. Pour Claudie, c’est son conjoint et son fils de 2 mois. A part de ça, Brigitte passe beaucoup de temps à s’occuper de son entreprise, en plus d’être éducatrice spécialisée à temps plein pour la CSDCEO. Claudie aime aussi jouer à la balle-molle, en plus d’assister à des courses ainsi que regarder le hockey.
Claudette me mentionne aimer beaucoup jaser avec les employés et les fans à la piste, ajoutant qu’elle a plus le temps de le faire depuis que Claudie l’a remplacée en prenant charge de l’administration. Une autre chose qu’elle aura maintenant le temps de faire plus souvent est la moto, qu’elle aime faire avec Jacques. Tout comme Claudie pour l’administration, Claudette fait aussi la tenue de livre pour Rocky Hill Farm, lieu où travaille également Julie, qui me dit que c’est une grande fierté pour elle de faire partie de cette entreprise familiale, et elle, qui admet ouvertement faire partie de la communauté LGBTQIA+, a également beaucoup de succès dans sa carrière de drag-king, qui dure depuis 11 ans maintenant, et dans laquelle elle fait des spectacles sous le pseudonyme de Jak Ammer. C’est une passion, mais aussi une fierté pour elle. En s’affichent ouvertement, elle peut également servir de modèle pour tous ceux et celles de la communauté LGBTQIA+, qu’ils aient eu ou non le courage de s’afficher ouvertement.
J’espère que cet article vous aura permis de mieux connaître ces femmes qui ont toutes des rôles importants dans l’opération de la piste de Cornwall. Et la prochaine fois que vous entendrez parler de « la famille Lavergne » à Cornwall, vous pourrez réaliser l’impact que chacune d’elle a.
BLOC-NOTES
Le timing était trop beau pour passer à côté. Alors que je terminais cet article, mon collègue Don Simpson annonçait ici même sur Les Gars de Courses que Daphné Hébert allait joindre les rangs de la classe Novice Sportsman à Cornwall cette saison. J’ai eu la chance de connaître Daphné via mon rôle de média et je peux vous dire que cette fille là a tout pour réussir dans ce domaine. Elle a la vitesse en piste, un charisme extraordinaire, et a une grande générosité quand vient le temps de donner de son temps aux fans. Le fait qu’elle pilote pour ONE des plus grandes équipes de l’histoire ne peut pas nuire non plus! On risque donc de parler des femmes à Cornwall non seulement en bordure de la piste mais aussi sur la piste, que ce soit via Daphné ou une autre! En fait, je ne serais pas surpris de voir des belles luttes entre Daphné et une autre jeune pilote, Holly Denard en piste. Victime d’un accident en début de saison 2021, Holly a dû manquer plusieurs courses, ce qui a affecté son classement, mais elle risque de revenir en force cette saison. Et comme il y a aussi des gars qui courent, Ty David et Marco McCarthy seront aussi à surveiller dans cette classe.